Découverte d'un biomarqueur de la maladie d'Alzheimer. Une équipe de chercheurs de la faculté de médecine de l'Université d'Osaka a identifié une molécule susceptible d'être utilisée comme biomarqueur de substitution pour la maladie d'Alzheimer. Un biomarqueur de substitution est un paramètre dont le monitorage permet de dépister une maladie ou de suivre son évolution de façon indirecte. Rappelons que la maladie d'Alzheimer est une affection neurodégénérative entraînant la perte progressive et irréversible des fonctions cognitives (par exemple la mémoire, l'expression...) qui touche plus particulièrement les personnes âgées. Ses causes ne sont pas encore complètement connues mais sont en partie génétiques : quatre gènes liés à la maladie ont déjà été identifiés. Au niveau du cerveau des patients, la maladie se caractérise entre autres par l'agrégation excessive sous forme de plaques d'un peptide, la bêta-amyloïde 42 (Aß42). De plus en plus de travaux semblent indiquer que l'accumulation de ce peptide est toxique et provoque le dysfonctionnement des neurones autour desquelles il se dépose. Par ailleurs, à l'intérieur des neurones d'un patient s'accumule une autre protéine (appelée protéine tau), sous forme d'enchevêtrements neurofibrillaires. L'une des difficultés majeures dans le traitement de la maladie d'Alzheimer est que lorsque les symptômes qui permettent de l'identifier apparaissent, les neurones ont déjà subi des dommages importants. Les chercheurs ont analysé des échantillons de tissu cérébral et de liquide céphalo-rachidien provenant de sujets sains ou atteints de la maladie d'Alzheimer. Ils ont mesuré les taux de trois peptides présents dans le fluide cérébrospinal. Il s'est avéré que le taux de l'un d'entre eux, baptisé APL1ß28, est fortement corrélé au taux de Aß42 dans le cerveau. De plus, des tests in vitro ont montré que la présence d'un allèle mutant dont on sait qu'il entraine une production plus abondante d' Aß42 provoque également une augmentation de la production de APL1ß28. L'étude suggère donc que l'évaluation du taux de APL1ß28 dans le liquide céphalo-rachidien peut permettre un dépistage précoce de la maladie. Cela ouvre de nouvelles perspectives de traitements : en effet, une des pistes de recherche actuelles des laboratoires pharmaceutiques est l'élaboration d'un composé capable d'inhiber la formation des plaques amyloïdes. Selon l'un des chercheurs, ces médicaments nécessiteront d'être pris très tôt dans le développement de la maladie pour être efficace, d'où l'importance d'un dépistage précoce.